Non, non, rien n'a changé... [Feu Sauvage]

Non, non, rien n'a changé...
Feu Sauvage

Il faisait frais, ma pas froid. La rivière glougloutait doucement, filant entre les herbes comme un serpent aux teintes cristallines, reflétant à l'infinie les teintes gris argent des nuages de ce début d'après-midi. Au camp du Clan de la Lune, l'heure était au repos ou à la chasse. C'était le moment idéal pour confier le clan à Panthère des Neiges.
Etoile de Faon allait d'un pas franc et rythmé entre les herbes hautes, sa silhouette brune et rousse se faufilant sans mal, suivant le cours de la rivière. Elle avait dépassé depuis un moment déjà la frontière qui séparait les terres de son Clan de celles du Clan de l'Aube. Son attitude ne reflétait pas la moindre animosité. La queue souple, les griffes rentrée, pattes de velours et poil soyeux, la reine et meneuse du Clan de la Lune venait en ami.

Humant l'air, le museau levé vers le ciel, elle s'arrêta un instant pour prendre une gorgée d'eau froide dans la rivière, le regard aux aguets, les pattes rassemblées sous son corps, posée sur la berge de terre molle et argileuse. Elle se redressa ensuite, et reprit sa course furtive. Les herbes s'espaçaient. L'odeur des chats étrangers étaient de plus en plus forte.
Puis, une silhouette entra dans son champ de vision. Loin, encore bien lointaine. Pourtant, la chatte crut y déceler une allure familière. Elle ralentit et fronça le museau. Plissa les yeux. Et s'arrêta complètement. Non. C'était impossible. Pas ici. Pas lui.

"Mais que fais-tu ici ?" Murmura-t-elle, si bas que seule elle l'entendit.

La peur reignait sur le campement. Le nombres de félins qui le peuplaient avait soudainement doublé. Une embuscade. Tous devaient s'y attendre. Mais alors, pourquoi ils étaient tous aussi surpris l'un que l'autre ? Tétanisé, l'un des félins regardait le champs de bataille de loin. Il ne se cachait pas. Au contraire, ils étaient là. En plein milieu. Le poil gonflé. Il cherchait quelqu'un du regard. Cette personne pourrait lui donner la force de combattre. Une sorte de puissement d'energie. Il la trouva. C'était une guerrière au pelage gris. Anciennement solitaire et répondant au nom d'Immortelle, elle était sa compagne. Rien que le fait de voir sa fourrure fit monter en lui une nouvelle force. Mais d'un coup, cette couleur qu'il aimait temps chez elle disparut. Noyé sous un chat plus fort. Sa fourrure rousse engloutissait peu à peu celle de sa bien aimée. Il reconnut bien là une féline avec laquelle il partageait, auparavant, ses pensées, ses opinions. Ce n'était pas une ennemie. Il était même son conseiller. Vous l'avez deviner, l'animal qui s'attaquait à la féline grise était Flamme Eternelle. Et lui ? Un conseiller qui a abandonné son clan pour vivre avec Immortelle et rejoindre le Clan de l'Aube. Dans la bataille, qui mêlaient peur, rage, et haine, Feu Sauvage se jeta à l'eau. Il réussit à s'élancer vers les deux félines qui se battaient. Mais l'on voyait bien que Flamme Eternelle avait pris le dessus. Le guerrier roux courait toujours vers elles. Mais le trajet semblait long. Très long. Si long, qu'il crut courir sur place. Puis, le paysage autour de lui s'obscurcie et laissa place au noir complet. Essouflé, il s'arrêta et regarda autour de lui, dans l'espoir de trouver une lumière. Mais en vain. Il appela, hurla le nom de sa compagne. Mais seul l'écho lui répondit. Le rouquin lacha un hoquet inquiet. Il se sentait vraiment seul.

Soudain, des petites boules bleu cristal descendèrent du ciel. Elles flottaient. Elles étaient aussi légèrement que l'air, mais ressemblaient beaucoup à de l'eau. A leur passage, elles laissaient une sorte de filament bleuâtre derrière elle qui se dégradait avant de disparaitre à jamais. Cela ressemblaient à des étoiles filmante, mais plutôt lente et plus harmonieux. Le simple fait de les voir apaisait le félin. Son poil retomba, l'odeur de la peur avait enfin disparut. Ici, reignait chaleurosité, et joie. L'une des boules toucha le sol. Une ondulation apparut. Comme sur de l'eau. Un tintement se fit entendre. Puis les autres la suivirent. De l'eau noir jaillit des filaments bleus cristallisés qui formèrent une silhouette féline. Feu Sauvage reconnut tout de suite sa mère. D'un geste délicat, elle posa sa patte sur le sol ferme où était placé le guerrier. Les filaments disparurent et emportèrent avec eux le paysage ténébreux. C'est ahuri que le chat les regardaient s'envoler rapidement et disparaitre dans un ciel clair. Il reconnut l'endroit où il se trouvait. La Rivière Argentée. Cette terre appartenait au Clan de l'Aube. La mère était maintenant sur le sol frais où l'herbe était recouverte de neige. Son poil était soyeux, et brillait comme une étoile. Le rouquin s'avança et passa sa tête sur l'épaule de la féline, puis la laissa glisser le long du flanc. Cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vu. Un ronronnement sortit de sa bouche :

« Je suis content de te revoir. Pourquoi es-tu là ? Je suppose que ta présence n'est pas pour rien.
- Tu as vu juste, Feu Sauvage, elle sourit. Chaque soir, tes rêves sont perturbés par un esprit cahotique. Il t'empêche de dormir comme bon te semble. Cette esprit, elle regarda la rivière, c'est toi qui l'a ramené. Comme l'eau coule dans un ruisseau, tu dois faire attention à tes actes. Car, si tu te trompes de chemin, tu ne pourras pas remonter le fleuve pour prendre le bon.
- Et que dois-je faire pour ce qui concerne l'esprit qui hante mes rêves ?
- C'est à toi de choisir ce que tu dois faire. C'est ne fonction de ce que tu fais que tes rêves se créer. En ce moment, tu penses à la mort, à la guerre, mais aussi à Immortelle. Du coup, ton rêve se transforme en cauchemar. Fais attention à tes faits et gestes... »

Elle s'envola, se décomposant en un millions de particule de même couleur que les boules volantes. Il lui semblait avoir sentit un coup de langue sur son front. Et puis le noir complet. Feu Sauvage eut l'impression que tous s'écroulaient sous ses pattes.

Un oeil s'ouvrit. La sensation désagréable d'avoir des maux de têtes juste parce que tes pupilles se réhabituent au soleil. L'odeur de la nature lui revint dans les narines et lui brûlèrent les poumons. Il frissonna. Comment avait-il réussit à s'endormir dans la neige ? Et au bord d'eau gelée ? Mis à part cela, tout était comme dans son rêve. Il avait vu sa mère. Et elle l'avait en quelque sorte sauvé de ce cauchemar. Du rêve à l'aura plutôt sombre, il s'était passé un énorme changement. Mais bon. Là n'était pas la question. Il ne se rappelait pas s'être endormi ici. Tant pis. Le guerrier roux regarda une dernière fois autour de lui. Tout était couvert de neige. Celle-ci brillait. Comme la fourrure de sa défunte mère. Il se leva, et se dirigea vers son camp quand un bruissement de feuille retentit. Le chat fit frémir ses oreilles et s'arrêta net. Il regarda autour de lui, et crut déceler une silhouette féline. Doucement, il s'avança vers le concerné. Ou plutôt la concerné. Une douce brise amena l'odeur de la chatte aux narines de Feu Sauvage. Etoile de Faon ? se demanda-t-il. Il courut vers elle, car elle était quand même assez loin, mais se rendit compte que les freins étaient moins bon lors de saison des neiges. Mais il s'en rendit compte trop tard. Il tenta de freiner pour ne pas heurter la meneuse mais au lieu de cela, il dévia sa route et dévala une pente avant de se retrouver sur l'eau gelée de la rivière. A mainte reprises, il essaya de se relever, mais retombait à chaque fois. Et au moment où il finit par se mettre à quatre patte, griffes plantés dans le glace, il sauta et se rattrappa à une branche. Il se laissa trainer jusqu'au bord et sortit de cet enfer. En plus de cela, il venait de se taper la honte devant une meneuse. Gênée, il trottina d'un pas prudent vers elle :

« Bien le bonjour Etoile de Faon. Quel bon vent vous amène ? demanda-t-il poliment. »

Il venait de vouvoyer la meneuse, chose qu'il ne faisait pas. Mais cela faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas vu. Donc... Bref, il attendit patiement une réponse, un sourire chaleureux aux lèvres.

Si, c'était bien. Un sourire éclaira le visage de la meneuse tigrée, et elle partit d'un pas vif vers lui. Mais lui allait trop vite. Elle s'arrêta de nouveau. Alors qu'elle ouvrait la bouche pour lui crier de faire attention, tandis qu'il fonçait vers elle à la vitesse d'un boulet de canon, il dévia brusquement, dévala la légère pente de la berge et se retrouva patinant sur la rivière gelée, les griffes crissant sur la glace. Etoile de Faon fit un bond, mais il réussit à se ramener au bord.

Le regard gêné, il s'avança vers elle et miaula :

« Bien le bonjour Etoile de Faon. Quel bon vent vous amène ?"
Tiens, il la vouvoyait maintenant. Il semblait que le temps avait créé une distance entre eux. Mais non. C'était impossible. Le sourire qu'il affichait maintenant contredisait cette politesse qui ne lui allait pas, lui qui avait toujours été familier avec la chatte au pelage épais.

Le souvenir de leur première rencontre fit sourire la meneuse. Elle s'avança un peu plus, les yeux brillants, et lança :

"Feu Sauvage... Je suis heureuse de te revoir."

Elle laissa passer une seconde, puis se rappela. Il avait posé une autre question. Elle aussi en avait à poser.

"Je viens m'entretenir avec le chef du Clan de l'Aube. Et toi... Que fais-tu ici ?"

[Excuse-moi, ce n'est pas très long et médiocre, mais en ce moment, j'ai peu de temps....]

« Feu Sauvage... Je suis heureuse de te revoir

Je viens m'entretenir avec le chef du Clan de l'Aube. Et toi... Que fais-tu ici

Bien, je vais te faire un résumer sur ce qui m'est arrivé,

commença-t-il.

C'est bien simple, j'ai rencontré une féline solitaire, au poil gris magnifique et si doux au toucher. Sa gentillesse n'était pas très grande au début, mais elle a apprit, et, après une petite mésaventure, elle m'a soignée. Elle savait tout faire,

dit-il le regard perdu dans le vague, le sourire aux lèvres.

Elle est devenue ma compagne. Et, malheureusement, Flamme Éternelle s'en est rendue compte. Là, elle m'a demandé de choisir, enfin, après quelques coups de griffes, c'était son Clan, ou Immortelle, la solitaire. Evidemment, j'ai choisit Immo'. De là, nous sommes partis... Mais, j'avais, en quelque sorte, une dette envers Etoile d'Esprit,

rajouta-t-il, légèrement gêné.

Et nous avons intégré son Clan. Le Clan de l'Aube, comme tu peux le voir !

« Notre meneuse s'est absentée pour la journée, veux-tu que je lui transmette le message ? Ainsi, tu n'auras pas à croiser le regard des autres guerriers,

demanda-t-il.

Après, nous pourrons continuer à parler.

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